Recherches et travaux effectués par les élèves de 3ème du collège Bourgchevreuil (35) en 2014.
LES CONFESSIONS DE SAINT PATRICK
C'est Maewyn Succat (plus connu
sous le nom de Saint Patrick) qui est l'auteur de ces confessions. Né en 385 et
mort en 461, ce Saint chrétien est écossais et se désigne comme un pécheur. De
ce fait, dans son enfance, il est exilé en Irlande où il devient très
pratiquant au point d’évangéliser le pays (au Vème siècle) et de devenir le
fondateur du christianisme irlandais.
Dans ses confessions il parle
principalement de sa relation avec le Seigneur.
En effet nombreuses sont les
prières, les discours et les visions en rapport avec Dieu dont il nous fait
part.
D'autre part, il nous raconte
aussi son long voyage qui a abouti à l'évangélisation de l'Irlande.
Le récit de ce dernier commence
par son exil dans ce même pays, c'est là-bas qu'il se tourna vers Dieu et
devint profondément religieux. Puis suite à une demande de Dieu lors de l'un de
ses rêves il s'échappe d'Irlande et rejoint les côtes anglaises où il devient
prêtre. Quelques années plus tard il s'installe en Gaule dans un monastère tenu
par le pape Célestin Ier. Ce dernier lui ordonne de retourner en Irlande dans
le but d'évangéliser le pays. C'est ce qu'il fait.
Il meurt vers 461, après avoir
accompli sa mission.
Par ailleurs, Saint Patrick a
rédigé ses confessions vers le Vème siècle peu de temps après qu'il a
évangélisé l'Irlande. Elles sont un moyen de diffusion de la religion
chrétienne, permettent de laisser une trace de la manière dont il a évangélisé
l'Irlande et voulait également suivre la
tradition de l'écriture des confessions perpétré par de nombreux Saints comme
Saint Augustin. De plus il avait un intérêt personnel à les écrire : il voulait
se défendre après avoir été attaqué.
Saint Patrick
Un extrait des confessions
Avant d'étudier plus en détail
ces confessions à partir d'un extrait choisi il faut savoir que l'Irlande
chrétienne a un rapport direct avec la Bretagne. En effet ces deux régions
pratiquent la religion chrétienne celtique: une religion catholique, certes,
mais qui a des rites et des Saints particuliers, qui lui sont propres. Cela
s'explique par le fait que la Bretagne a été entièrement peuplé par des Bretons
venant d'Irlande. Par conséquent ces derniers ont continué à pratiquer leur
religion et l'ont diffusé partout en Bretagne.
Revenons aux confessions de St
Patrick. Elles commencent par une présentation brève de St Patrick, de son
entourage, ainsi que par l'explication de son envoi en Irlande à l'âge de 16
ans. Juste après cela il vante les mérites de Dieu tout comme dans l'extrait
qui suit :
[…] dedit illi omnem potestatem super omne
nomen coelestium et terrestrium et infernorum, ut omnis lingua confiteatur,
quia Dominus et Deus est Jesus Christus : quem credimus et exspectamus
adventum ipsius ; mox futurus judex vivorum et mortuorum, qui reddet
unicuique secundum facta sua, et infudit in nobis abunde Spiritus sancti
donum et pignus immortalitatis, qui facit credentes et obedientes, ut sint
filii Dei Patris et cohaeredes Christi, quem confitemuir et adoramus, urum
Deum in Trinitate sacri nominis.
|
[…] il lui a donné
tout pouvoir sur tout nom de choses célestes, terrestres et infernales, et
que toute langue lui confesse que le Seigneur et le Dieu, c'est Jésus-Christ,
en qui nous croyons. Et nous attendons son arrivée, qui se produira bientôt,
comme juge des vivants et des morts, qui rendra à chacun selon ses œuvres. Et
il a versé en abondance en nous le Saint-Esprit, don et gage d'immortalité
qui fait que les croyants et les obéissants soient enfants de Dieu et
cohéritiers du Christ, que nous confessons et adorons comme un seul Dieu dans
la Trinité au nom Sacré.
|
Dans l'extrait ci-dessous Saint
Patrick évoque le concept de la Saint Trinité mais sans jamais l'expliquer. En
effet pour lui cela est évident. Or ce n'est pas le cas pour tout monde alors
en voici une explication.
On peut expliquer le concept de
la Saint Trinité (Père, Fils, Saint Esprit) en se servant d'un trèfle à trois feuilles. En effet cette
plante trilobée est à son sens une parfaite illustration de la religion
chrétienne. Chaque feuille représente une entité : le Père, le Fils et le Saint
Esprit. Dans son ensemble, le trèfle représente Dieu, ce qui permet d'expliquer
que Dieu est présent en trois personnes («Triur i naon» en gaélique : «Trois
personnes en un».) Cette métaphore convainquit d'ailleurs le roi Angeus à
l'époque de la christianisation de l'Irlande par Saint Patrick. Cet acte
résonna dans toute l'Irlande et ce fut le début de son évangélisation.
Par ailleurs, la métaphore fut
si frappante, que l'Irlande décida de faire du trèfle son symbole national,
symbole qui perdure encore à ce jour représentant le pays qu'est l'Irlande, son
paysage sauvage, Saint Patrick ainsi que la conversion de l'île à la
chrétienneté.
D'autre part, on peut comparer
le trèfle au triskell, ce symbole solaire très utilisé par la religion celte
(mais aussi pas les grecs). En effet le triskell peut lui aussi expliqué le
concept de la Saint Trinité de part ses trois parties.
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Un trèfle à trois feuilles |
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Un triskell |
Le voyage de St Patrick
St Patrick est né en Écosse. A
16 ans, il est exilé en Irlande, quelques années plus tard, il s'échappe et
rejoint les côtes anglaises où il devient prêtre. Par la suite, il se rend en
Gaule où il s'installe près de Cannes en France, au monastère de St Honorat.
Enfin, il revient en Irlande, dans le but d'évangéliser le pays.
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Le
voyage de St Patrick sous forme de carte
La
Vie de Mélar
Mélar (ou St-Méloir) est un des saint
auquel on a attribué une ou plusieurs fontaines sacrées dans la religion
chrétienne. Il est le fils de la reine Haurille et de St-Miliau. Il est né en
524 et assassiné très jeune en 544. Il admirait la puissance de Dieu dès son
plus jeune âge et a accompli des miracles, ce qui lui a valu d'être considéré
comme un saint.
Cette œuvre a probablement été écrite
par Omnès, évêque de Léon, dans la seconde moitié du XI ème siècle. Elle a été
découverte à Meaux par Dom Plaine et provient de l' abbaye de Notre-Dame de
Châge.
L'histoire de cette œuvre commence par
l'assassinat du père de Mélar, Meliau, par son frère Rivod, qui doit logiquement
lui succéder au trône de la Cornouaille. Cependant, arrivé à un certain âge,
Mélar a le droit de récupérer le trône. Soutenu par Dieu, ce dernier accomplit
des miracles tel que la création d'une
fontaine en envoyant la lance sacrée, appelée perrière, dans un rocher très
dur. Voulant être sûr de sa domination, Rivod essaye par de nombreux moyens
d'éliminer son neveu. Il arrive à convaincre le nourricier de Mélar de ramener
la tête de son pupille en lui promettant beaucoup de terres. Kerialtan parvient
à ses fins, et au moment où il découvre ses terres promises, il devient aveugle
puis tué par la puissance divine. Rivod est aussi victime de Dieu et meurt
quelques jours après. Le reste du corps de Mélar a été enterré, et à cet
endroit précis, il y a un autel où tous les 14 mai, des gens viennent se
recueillir et faire des offrandes. Aujourd'hui, ce lieu est appelé «Les pieux
de St-Mélar».
En
France, on rencontre le plus grand nombre de fontaines en Bretagne, notamment
grâce à son sous-sol granitique et son climat. De plus, les Celtes, qui ont
donné leur culture aux Bretons, sont à l'origine de ces fontaines avec une vie
religieuse intense. En effet, les fontaines, ou plus précisément l'eau qui
jaillit de ces fontaines, étaient considérées comme sacrées. On disait que,
grâce à la puissance divine, l'eau était capable de soigner certaines maladies.
L'eau est souvent associée à la femme. Aujourd'hui encore, certaines personnes
viennent secrètement interroger les fontaines dans l'espoir d'y trouver des
oracles. Le dieu des sources et des fontaines est Borvo. Dans «La vie de Mélar»
comme en général dans l'Antiquité, les fontaines sont probablement créées par
une lance sacrée, appelée perrière, ou par le sabot d'un cheval projetés dans
une roche particulièrement solide.
Extrait
latin de «La vie de Mélar» :
Nec etiam reticere debet lingua
nostra quod non longo post in sua egit infantia ; coepit namque in se mirari
virtutem omnipotentis Dei qui prope est omnibus invocantibus se in veritate,
considerans in seipso praefatae rei miraculum. Postea vero fixis in oratione
genibus diu longeque perorans, cum praesentaneam adesse sibi divinam sensisset
clementiam, accepta puerilitatis framea quae vulgo vocatur petraria projiciens
avolare eam fecit quasi stadio dimidio et eo amplius, infixitque eam supra
petram durissimam quasi super ceram mollissimam. Subsequutus vero ictum
jaculantis dexterae, cum retraxisset pretrariam de durissimo silice, virtute
deifica, de saxo egressae sunt aquae largissimae ; et, usque in hodiernum diem,
fons vivus a loco illo cernitur ebullire et ipsius terrae amplitudinem
discursibus necessariis non desinit irrigare.
Traduction
en français :
Et aussi notre langue ne doit pas se
retenir de dire ce que peu après il accomplit étant encore un enfant. Il
commença en effet d'admirer en lui-même la toute puissance de la nature divine
de Dieu qui est proche de tous ceux qui l'invoquent en vérité et examina
l'aspect miraculeux d'un tel fait. Enfin, ayant prié avec ferveur, agenouillé
toute la journée en oraison, il sentit que l'assistait la clémence divine ;
alors, s'étant saisi de la lance enfantine qu'on appelle communément
«perrière», il la lança pour ainsi dire sur un stade et plus de la moitié et la
ficha dans la pierre très dure. Conséquemment au coup [porté] par sa main
droite, quand il eut retiré la «perrière» en silex du très dur rocher,
jaillirent de la roche par la vertu divine des eaux très abondantes ; et
jusqu'à aujourd'hui a coulé plus qu'il n'en faut en ce lieu une fontaine qu'on voit
bouillonner et irriguer par d'utiles détours l'étendue de ce terroir.
Commentaire
:
Cet extrait fait référence à plusieurs
légendes en rapport avec l'eau. Dans la mythologie grecque et romaine, les
dieux de l'eau Poséidon pour l'une et Neptune pour l'autre avaient pour parèdre
Vénilia et/ou Salacia qui sont elles des déesses des eaux courantes et des
sources jaillissantes. Ils ont pour attribut un trident et pour animaux favoris
le cheval et le dauphin, d'où la légende des créations de fontaines avec le
sabot d'un cheval.
Dans l'Antiquité, certaines personnes
créaient des fontaines en plantant leurs bâtons dans le sol. Ils étaient
appelés sourciers, même si beaucoup les considéraient comme des sorciers car la
pratique de ces miracles était interdite.
L'eau est également considérée comme
élément protecteur des bons et destructeur des méchants. Moïse est lui-même
«sauvé des eaux» dans l'épisode du passage de la Mer Rouge. Ce dernier se
distingue également en faisant surgir une source en tapant sur un rocher avec son bâton. Cette eau, symbolisant
la Loi, sera bue pour fonder la civilisation de Moïse.
Deuxième
extrait latin de «La vie de Mélar» :
Factum est autem dum beatissimus
digne Deo Melorius et laudabiliter in ipsis puerilibus annis a nutritore suo ac
bajulo aleretur nomine Cerialtavo et educaretur, contigit magnitudinis Dei
miraculum quod preterire silencio videtur indignum. Nam quodam estuali tempore,
sicut est naturale producere arboribus queque poma frugiferis et maturescere,
horis meridianis sollempni die exeuntes supradicti nutritoris famuli in silvam
et per commodos detulerunt lucos multiplices secum nuces edulio habiles et
fecit unusquisque suam maxam ; presentaveruntque eas puero Melorio sicuti
domino suo. Qui hylari vultu sibi deportatas suscipiens nuces collegit eas de
manu argentea ; cepitque manus illius mirum in modum quasi reflexus habere
carneos, dictuque mirabili et visu, cepit extendere et reducere quasi ossibus
et nervis nativam venis sanguine atque compactam pelle. Tunc vero, sicut a
fidelibus est relatum, accipiens de nucibus sibi delatis vas plenum, jactavit
eas per terebri foramen apertum in hostii repagulum. Quod multi cernentes,
aliqui ridicula quorum mens erat insana et plurimi convenientes pre gaudio
exultantes non cessavere hymnidica Domino Jhesu Christo referre preconia, qui
tam mirabiliter operari videbatur in suo puerulo, postmodum sibi martyre
videlicet precioso.
Traduction
en français :
Il arriva donc, alors que le très
bienheureux Mélar, servant Dieu dignement, était élevé et éduqué honorablement
durant ses années d'enfance par son nourricier et gouverneur nommé Kerialtan,
que se produisit un miracle de la grandeur du Dieu sur lequel il est indigne de
garder le silence. En effet, en été où il est naturel que les arbres fruitiers
produisent et fassent mûrir leurs fruits, un jour de fête à l'heure de midi les
serviteurs du susdit nourricier, sortant en forêt, cueillirent dans des lieux
propices quantité de noix propres à être mangées ; et chacun en fit un tas
qu'ils présentèrent à l'enfant Mélar comme à leur seigneur. Lequel, l'air
heureux en recevant les noix à lui apportées, les rassembla de sa main d'argent
; et de manière surprenante, sa main se mit à se replier comme si elle était
faite de chaire ; et, chose étonnante à dire et à voir, il commença de l'ouvrir
et de la refermer telle une main naturelle d'os, de nerfs, de veines, de sang
et recouverte de peau. Alors, ainsi qu'il est rapporté par ses serviteurs,
prenant un pot plein des noix qu'on lui avait apportées, il les lança par le
trou ouvert de la tarrière dans la barre de la porte. Ce que beaucoup voyant,
certains dont l'esprit était malade firent des plaisanteries ; mais le plus
grand nombre se rassemblant et exultant de joie ne cessaient pas de rendre
grâce en chantant des hymnes au Seigneur Jésus Christ qui se manifestait en
opérant de façon miraculeuse en Son enfant, par la suite Son martyr précieux.
Commentaire
:
Miracle : Fait extraordinaire et
suscitant l'admiration en dehors du cours habituel des choses. Manifestation de
la puissance et de l'intervention de Dieu qui apporte une révélation de sa
présence et de la liberté dont il use pour accomplir ses desseins.
Dans cet extrait, un miracle nous est
présenté. En général, les gens pensent que les miracles sont réalisés par Dieu
ou par ses serviteurs. Mais en réalité, n'importe quelle divinité peut
accomplir des miracles. Ainsi, il y a très longtemps, des divinités grecques,
scandinaves ou précolombiennes auraient déjà réalisé des actes miraculeux.
Aujourd'hui, l'Eglise catholique par
exemple continue à valider très officiellement quelques miracles chaque année.
Une longue procédure réunit plusieurs scientifiques qui analysent certains
phénomènes surnaturels. Si ces derniers ne peuvent pas les expliquer ni les
reproduire, ces phénomènes sont alors considérés comme des miracles par
l'Eglise catholique. Mais elle est tellement rigide dans ses critères que très
peu de miracles passent la rampe de cette longue procédure.
Même si les spécialistes ne se
prononcent pas sur cette question, on croit souvent que le miracle vient
d'en-haut (Dieu) et que le prodige vient d'en-bas (Satan).
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Fontaine de saint Mélar à Saint-Jean-du-Doigt |
Marbode de
Rennes (1040 – 1123)
Carmina Varia / Poésies diverses
Époque
de ses écrits : Fin XIème, début XIIème siècles.
Biographie
de l'auteur : Natif d'Angers, Marbode commence son parcourt
ecclésiastique dans sa ville natale en étant successivement chanoine,
scholastique et archidiacre. Par sa prudence et sa sagesse le clergé de rennes
le choisi pour pasteur après la mort de Sylvestre de la Guerche. Mais il ne fut
sacré qu'en 1096 par le Pape Urbain II. Marbode a été évêque de Rennes de 1096
à 1121.
Un
de ses poèmes ne fut malheureusement pas très élogieux envers la ville de
Rennes car lors de ses études dans cette ville, il put la découvrir mais n'a
pas apprécié son ambiance. Les Rennais, reconnaissant, ont donné son nom à une
allée dans le quartier du cimetière du Nord.
Devenu
aveugle, à 88 ans, il se retire au monastère de Saint-Aubin dans sa ville
natale où il mourut deux ans plus tard.
Situation
historique : La Bretagne est en guerre depuis plusieurs années contre
l'Anjou et la Normandie ce qui empêche son développement.
Intérêt
Historique : Le poème que nous allons étudier permet d'avoir un avis et
une description approximative des activités frauduleuses de la ville de Rennes
à cette époque.
IV.DE CIVITATE REDONIS
Urbs Redonis,
Spoliata bonis,
Viduata colonis,
Plene dolis,
Odiosa polis,
Sine lumine solis,
In tenebris
Vacat illecebris,
Gaudetque latebris.
Desidiam
Putat egregiam
Spernitque sophiam.
Jus atrum
Vocat omne patrum,
Meritura barathrum.
Causidicos
Per falsidicos
Absolvit iniquos.
Veridicos
Et pacificos
Condemnat amicos.
Quisque bonus
Reputatur onus,
Nequit esse patronus.
Bella ciet,
Neque deficiet,
quia pessima fiet.
Nemo quidem
Scit habere fidem
Nutritus ibidem.
Quid referam,
Gentemque feram,
saevamque Megaeram ?
Ruricolis
Fit ab armicolis
oppressio solis.
Mors curit,
Quia praedo furit,
Villasque perurit.
Ira Dei
Non obstat ei
Plena rabiei.
Qui graditur
Miser exuitur,
Pugnisque feritur.
Poperibus
Deest inde cibus,
Sunt vulnera gibbus
|
IV.LA VILLE DE RENNES
La ville de Redons,
Que désertent les bons,
Est pleine de fripons
Ville chère à l'enfer,
Où la fraude est dans l'air ;
On n'y voit jamais clair.
Amante de la nuit,
Dans l'ombre elle poursuit
Quelque infâme déduit.
Là, le plus insensé
Du peuple est encensé ;
Le sage est méprisé.
O damnable cité
Où le droit est traité
Comme une iniquité.
Des avocats menteurs,
Et retors et rhéteurs,
Défendent les voleurs.
Les hommes droits et vrais,
Amoureux de la paix,
Perdent tout leur procès.
Là, bon citoyen
N'est jugé propre à rien ;
On le lui montre bien.
Là, toujours des débats,
Des guerres, des combats,
Qui ne finissent pas.
Oh ! que voir je voudrais
Ce qu'on ne vit jamais,
Un honnête Rennais !
En quels traits plus hideux
Te dépeindrais-je mieux,
Mégère aux traits affreux ?
Tes soldats, vrais brigands,
Pillent les paysans
Et sèment dans leurs champs
La mort et ses horreurs,
Le vol et ses fureurs,
L'incendie et les pleurs.
Brigandage sans frein,
Qui brave avec dédain
Le châtiment divin !
L'étranger mal venu,
Est bientôt reconnu,
Dépouillé, puis battu.
Aux mendiants, enfin,
Qui périssent de faim,
Les coups qui servent de
pain.
|
Analyse
de textes :
La
ville de Rennes
Les
propos tenus par Marbode sur la ville de Rennes sont négatifs, dévalorisants et
exagérés.
Dans
son texte Marbode a décidé d'évoquer tous les points négatifs de la ville de
Rennes en énonçant une suite d'exemples sans aucuns arguments ou preuves.
Cette
œuvre n'a aucun intérêt historique,
Marbode ne fait qu'énoncer son point de vue sur la ville dont il n'est
même pas originaire.
Dans
ce poème évoque trois thèmes principaux : la justice, l'armée et la mendicité.
Le
vase brisé
Cet
autre texte montre une facette peu sympathique de Marbode. En effet, pour une
simple maladresse d'un messager, il souhaite que ce dernier ne puisse plus
jamais connaître le bonheur et qu'il aura sa vengeance sur son guignon (sa
malchance).
I.VAS FRACTUM
Porticus est roma,quo dum spatiando fero me
Res quaerendo novas, inveni de
saphyro vas
Institor ignotus, vendebat qum saphyro thus,
Thus socius noster tres emit denatorios ter
Vas tribus et semi-solidis ego prodigus emi,
Hoc inconcussum dum tollere sollicitus sum
Pro cofino mundo de viminibus pretium do
Ponitur introrsum sanum vas inde memor sum,
Extrahitur fissum, tritis,
miser inde nimis sum..
Inter convivas magni foret hoc
pretii vas
Si foret allatum, sicut
possitum, fuerat tum
Lator at hoc pressit, qui
prospera nulla dies sit.
I.LE VASE BRISE
A Rome, un jour, je m'en allais cherchant
Des curiosités, lorsque, sous
un portique,
A l'étal d'un petit marchand,
Je découvris un vase
magnifique.
Il était de saphir ; on
l'avait tout rempli
D'encens. Le brocanteur en
vendait. Mon ami
Acquit le contenu pour neuf
deniers de France,
Et moi, comme un prodigue en
veine dépense,
J'acquis le contenant pour
trois sols et demi.
Il fallait, sans encombre,
emporter la merveille ;
J'achetai tout exprès, fort
cher, une corbeille.
Pour l'emballage, on ne
négligea rien.
Le vase était intact, je m'en
souviens trop bien !
Et voilà qu'on l'extrait
brisé...Sort lamentable !
Comme cette belle urne eût
bien orné ma table !
C'est la faute du messager,
Qui, sous quelque ballot,
écrasa ma patère.
Puisse-t-il ne jamais compter
un jour prospère ;
Et puisse son guignon, à la
fin, me venger !
LES TRANSLATIONS DE ST MATHIEU
Présentation
de l’œuvre :
C'est un texte légendaire parlant du
retour des Bretons avec les reliques de St Mathieu à Fine-Terre.
Époque
d'écriture :
Les translations de St Mathieu, on été
écrites par un anonyme. On pense que c'est une légende. Elles sont rédigées sur
de vieux manuscrits datant du XIème en écriture bénéventin. Un autre texte
l'accompagne pour raconter la découverte miraculeuse de ces reliques en 954 en
Italie. Les deux textes sont écrites par la même personne. On pense que
l'auteur c'est inspiré de ce que l'évêque de Léon a dit à l'oral. Le père de
Gaiffier se pose une question : Comment l'auteur avait-il pu connaître ces
événements bretons ?
Info
sur l'abbaye :
Elle fut fondée au VIème siècle par St
Tanguy. Elle est située à Plougonvelin, dans le Finistère. Au début, on ne
savait pas si c'était l'abbaye de St Mathieu, ou celle de St Mathieu, ou celle
de St Maché de Fine-terre ou de Fine-Poterne.
Trois siècles plus tard, les
navigateurs de Léon revenant d’Égypte ramènent le corps de St Mathieu. Les
reliques de St Mathieu sont volées par les Normands au Xème siècle. L'abbaye
fut détruite durant le passage des Normands et fut reconstruite vers la fin du
Xéme siècle avec le soutien des vicomtes de Léon et 6 religieux. En 1294,
l'abbaye fut pillée et assiégée par les Anglais. les moines décident d'élever
les fortifications vers 1332, pour défendre l'abbaye. Mais en 1558, elle
s'effondre à nouveau à cause des pillages des Anglais.
Résumé
du texte :
Les translations des reliques de St Mathieu est un texte légendaire racontant, comment les Bretons ont rapporté les prétendues reliques de St Mathieu en Bretagne dans une abbaye qui porte aujourd'hui son nom. Les reliques seraient trouvées en Éthiopie. Ce récit parle de leur voyage et de toutes les aventures surmontées par les voyageurs.
Contexte des
deux extraits :
extrait 1: le voyage vers la Bretagne
Cet
extrait se trouve au début du récit.
Les bretons sont allés chercher, par
bateau, le corps de saint Mathieu en Éthiopie.
Ils l'ont ramené ( beaucoup plus vite que prévu ) à l'abbaye de
Plougonvelin en Bretagne, d'après la légende.
extrait 2: le rapt des reliques par les Italiens
Amélius ( un clerc )
est fait prisonnier sur un bateau par Gabinius ( un Italien ).
Extrait 1:
Cum summa igitur diligentia sanctum
corpus leuantes, ad nauem quantotius detulerunt, ibice illud cum magna satis reuerentia
locauerunt
Nec mora, properis incumbentibus uentis
ueliuolum mare pernisiter transmearunt, ita ut intra exigui temporis spatium
patrios subir portus. Stupore itaque attoniti nimio mirabantur ad inuicem
dicentes : « Quid nam est hoc quod nobis redeuntibus contigit ? Eo quod
nauigatio ad Ethiopam tendentium quae uix trium mensum spatio explicari
solebat, nunc in paucis diebus completam esse uidemus ? Sed quid mirum si
apostolico interuentu nobis hoc sit prestitum caelitus, cuius corpus nos licet
indigni ab Ethiopa excipere meruimus? » Tunc quidam illorum iuuenis
incredulus; talia quasi illudens' proferebat: « Nunc isti somniant ea
quae uigilantes uolebant, certe nemo michi martalium hoc persuadere potest,
ut credam quod corpus apostoli Mathei nostris in classibus habeatur. ».
Vix haec uerba compleuerat, cum eius
lingua protinus palato adhaesit, nec aliquatenus loqui ualebat ad socios, ut
pro se santi Mathei implorarent auxilium, sed protendes manus qualibus
poterat indiciis, suae reatum conscientiae ostendebat. Caeteri autem tale
cernentes miraculum, simulque socii condolentes miseriae, pro restauratione
eius linguae sanctum implorabant apostolum. Quorum annuens petitioni non diu
distulit preces quae ex pia deuotione suggerebantur, statimque lingua ipsius
ad pristinum quod amiserat officium reuersa est.
|
C'est avec d'extrêmes précautions qu'ils
soulèvent le saint corps. Ils le portent au plus vite jusqu'au navire, et ils
l'y déposent avec beaucoup de vénération.
Sans retard, poussés par des vents favorables,
ils mettent à la voile et traversent la mer si rapidement qu'en peu de temps
ils sont proches des ports de leur pays. Stupeur, mais aussi étonnement
extrême qui leur fait pousser des cris d'admiration: « Qu'est-ce donc
qui nous arrive pour notre retour? La traversée pour aller en Éthiopie
demande ordinairement au moins trois mois. Aujourd'hui, nous le constatons,
elle s'est effectuée en quelques jours. Rien d'étonnant si nous le devons à
l'intervention céleste de l'apôtre, dont, malgré notre indignité, nous avons
reçu mission de ramener le corps depuis l’Éthiopie. »
Cependant, il y avait dans l'équipage un
jeune homme qui refusait d'y croire, et se répandait en propos ironique :
- « Les voilà qui rêvent maintenant
et prennent leurs désirs pour la réalité ! Certes personne ne me fera croire
que le corps de l'apôtre Mathieu se trouve sur un de nos navires. »
A peine a-t-il achevé ses paroles que,
sur le champ, sa langue se colle à son palais. Il ne pouvait plus adresser le
moindre mot à ses compagnons pour leur demander le secours de st Mathieu. Les
mains levées vers le ciel, avec force gestes, il s'efforçait de leur exprimer
les remords de sa conscience. Ceux-ci, témoins de ce nouveau miracle et
pleins de pitié pour leur malheureux camarade, se mirent à supplier le saint
apôtre pour la guérison de la langue. Aussitôt, répondant à leur demande,
l'apôtre exauça les prières qui s'exprimaient avec une telle foi: la langue
du jeune homme revint à son état antérieur, et il put retrouver l'usage de la
parole.
|
Extrait 2 :
Quid dum ab hostibus capti uinctis
postergum manibus ducerentur, quidam illorum clericus nomine Amélius inter
ceteros comprehensusac uinctus, ex intimo corde lacrimabiliter sancti Mathei
sibi optabat adesse presidium, huiusmodi dans uocem ad caelum : « sancte
Mathee apostole bino pollens munere, meis precor intende precibus, ut me de
istis eruens turbinibus, a me coli sedule merearis ».
Cumque audisset hanc precem quidam
Gabinius qui preerat nauibus, ad eum accedens propius dixit: « Quid hoc
genus est precis quod ex tuo ore sonuisse cognoui? Quis est hic Matheus
quem tu tam lacrimosis uocibus
deprecaris ?
At ille
huiuscemodi archanum interroganti sé noluit profiteri, usque dum ipse
Gabinius iureiurando illi promitteret, et ipsum et ceteros qui secum uincti
erant a seruitutis uinculo
absoluendos. Tunc isdem clericus iam
securus de sua suorumque sociorum ereptione, quodcunque de corpore beati
Mathei scire poterat se sciscitanti
per ordinem promulgauit, peractaque professione, mausoléum in quo apostolicum
corpus quiescebat, sine mora illi ostendit. Quo mos effosso, caelestis
reperitur thesaurus, sicque et sacrum apostoli corpus et cetera quae optima
uisa sunt de templo et ciuitate eadem ab Italicis ablata populis, ac demum
honustis nauibus, cum uictoria et triumpho ingenti ad Italiam reuertunutur.
|
On emmenait les prisonniers bretons les
mains liées derrière le dos. C'est alors que l'un d'entre eux, un clerc du
nom d'Amélius, prisonnier et enchaîné comme les autres, se mit à implorer le
secours de saint Mathieu, du fond de son cœur et avec force larmes : _
« O grand apôtre Mathieu, cria-t-il vers le ciel, écoute, je t'en prie,
mes humbles supplications, toi qui es doublement puissant (comme apôtre et
comme évangéliste). Délivre-moi de ces tristes tourments, et je te promets de
te servir fidèlement ! »
Le commandant de le flotte, un nommé
Gabinius, l'entendit. Il s'approcha du prisonnier et l'interpella :
_ « Qu'est ce que cette prière que
je viens d'entendre ? Qui est ce
Mathieu que tu implores avec tant de larmes ? »
Mais l'autre refusait de dévoiler son
secret à son ennemi. Gabinius lui promit alors, et il le jura, de le libérer
lui et ses compagnons, des liens de la captivité. Le clerc, une fois assuré
de sa libération et de celle de ses amis, révéla en detail à Gabinius tout ce
qu'il pouvait savoir sur le corps du bien-heureux Mathieu. Et, son récit
terminé, il lui montra sans retard le mausolée où reposait l'apôtre. On
l'ouvrit aussitôt, et on découvrit le précieux trésor.
C'est ainsi que le corps de l'apôtre et
tous les objets de prix qu'ils trouvèrent dans la basilique et dans la cité,
fut emportés par les Italiens, chargés sur les navires et ramenés en grand
triomphe avec la victoire jusqu'en Italie.
|
Commentaire
des extraits:
Extrait
1 => commentaire littéraire :
–
hyperbole
( l.1 – l.5 - l.18 – l.19)
–
tout
le texte est basé sur l'incrédulité qui reprend des scènes de la bible comme
l'épisode de Thomas dans les Actes des Apôtres. L'homme qui ne croit pas en
l'existence du saint et est immédiatement puni. Il s'agit pour les rédacteurs
du texte de montrer que la vraie foi n'a pas besoin de preuves.
Extrait
2 => commentaire historique
–
l'histoire
et tout particulièrement cet extrait font référence au culte des reliques.
Qu'est
ce que le culte des reliques ?A l'heure actuelle, les reliques sont les restes
ou des objets appartenant à une personne honorée comme un saint. Il peut
s’agir du corps ou d'une partie du corps
du saint, parfois d’un simple morceau d’étoffe ou même d’un objet ayant touché
le saint. Les fidèles les conservent avec vénération et leur attribuent des
capacités de miracles et de guérison. En effet, la dévotion
populaire fait des saints des intermédiaires très proches et très puissants
entre Dieu et les Hommes. Pour sa part, l’Église insiste sur le fait que le
culte des reliques et des saints est un culte populaire à tous les sens du
terme et non d’adoration, réservé à Dieu seul.
–
Ce
culte des reliques est exercé dans plusieurs religions. Dans la chrétienté seuls
les catholiques s'intéressent aux reliques.
–
Durant
le haut Moyen Age occidental se développent le culte des reliques et les
pèlerinages. A cette époque, les gens croyaient en les vertus surnaturelles des
dépouilles mortelles d’hommes ainsi que de femmes dont l’irréprochable
conduite, les miracles étaient de notoriété publique. En lien avec ce phénomène
apparurent les premières rédactions de Vies de ces saints ( st Mathieu),
souvent régionaux : outre leur vie, ces ouvrages relatent leurs miracles (in vita ou post
mortem ) mais aussi
souvent la translation ou l’élévation (aussi nommée relèvement) de leurs
reliques.
![]() |
Les ruines de l'abbaye, vues de près. |
LA VIE DE SAINT MALO
Albert Le Grand Saint Malo
Écrit par Albert Le Grand,
la vie de saint Malo est un texte racontant les miracles de Saint Maclou . Il
raconte également comment il devint saint en utilisant des références de la
bible. Ce texte est avant tout une légende car il mêle des faits imaginaires
dépourvus de sens à des faits réels.
Biographie de Saint Malo
St
Malo est originaire d’Écosse. Son père confia très tôt son éducation à St
Brendan. Il devint alors un modèle pour ses compagnons, il détestait le
mal et embrassait la vertu. Par ses
nombreux sacrifices et ses multiples pénitences, il repoussa les assauts du
démon.
D'après la légende, il se promena un jour sur le
bord de la mer avec ses condisciples et il s’endormit sur le rivage. La marée
monta, il fut miraculeusement sauvé des eaux. Une île se forma à l’endroit où
il s’assoupit créant ainsi l'île de saint malo.
Saint Malo devint le gouverneur de l'évêché
d'Aleth. Durant son existence il connu autant de miracles que d'attaques de
démon qui jalousaient sa belle âme.
Il serait
mort à l'âge de 130 ans en 561.
L'auteur
Albert Le Grand était un frère dominicain, né à
Morlaix en 1599. Il s'appelait Jean Le Grand mais il
choisit, lorsqu'il entra dans les ordres, de changer de nom. Il devint alors
Albert Le Grand en 1622. Il était breton et retraçait la vie des
saints, mais il s'exprimait en français. Il travaillait également au couvent de
Rennes, avant d'être assigné à celui de sa ville natale en 1622. Il décède à Rennes, en 1641.
Les œuvres d'Albert Le
Grand
Les œuvres d'Albert Le
Grand consacrées à l'hagiographique et l'histoire de la Bretagne ont parfois
été jugées trop légendaires mais ont tout de même connu un grand succès. Il est
surtout connu pour « Vie des saints de la Bretagne Armorique » publié à Nantes
en 1637 pour laquelle il a utilisé d'anciens manuscrits qui ont ensuite
disparut. Il a aussi publié un livre à Rennes, « La providence de Dieu sur les
justes en l'histoire admirable de saint Budoc Archevêque de Dol » en 1640.
Les
extraits
Les extraits que nous avons choisis de présenter
sont chargées de personnages ou images propres à ceux de la bible :
_ Dans le premier extrait, le personnage de la
baleine renvoie à Jonas ( colombe, en arabe ) fils d'Amitthaï qui est le
cinquième des douze petits prophètes de la Bible.
_ Dans le deuxième extrait, le personnage du coq
renvoie à la Bible où il est considéré comme l'animal le plus intelligent. Dans
la religion chrétienne il incarne le Christ annonçant le jour nouveau de la
foi.
_ Dans le troisième extrait, le personnage de la
colombe est le symbole de l'esprit saint et de la paix. Dans la Bible, elle
descend sur le Christ lors de son baptême. Pour Noé, c'est une colombe qui
ramène un brin d'olivier venant de la terre ferme.
De celebraciones
missa in die Pashe super cetum.
Inde uento ueniente
nauemque de portu ubi erat separente, illisque nauigantibus (L 78 r°) usque
mane diei dominice resurrectionis
Pasce, sole oriente, tertia adpropinquante, populo orationem
postulante, magister ut sanctus Machu missam die illo cantaret precabatur. Sed
illo causante locum oportunum non esse, ecce insula modica apparuit. Ad quam
properantes, perrexerunt, et in illam ancoram ponentes descendentesque, sancto
Machu missam canente, celebrauerunt; et ut ad Agnus Dei uentus est , ecce locus
ubi missa celebrabatur commotus est, et tunc omnes missam audientes, trementes,
una uoce dicunt : « O Brendane, ecce nos omnes deglutimur ! » Tunc
magister ait : « O sante Machu, ecce dusmus se transfigurauit ut multos in
interetum ducat ! « Tunc intrepide sanctus Machu dixit : « O
magister, nonne aliis, me audiente, quod quondam Ione prophete nolenti ad
Niniuen pergere, Domino uolente, cetus uitale sepulchrum fuit, predicasti ?
Ecce simili modo nobis in auxilium hic a Deo preparatus est « Tunc
precipiens ut omnes in nauem pergerent, missam compleuit et ille cum fiducia,
ceto se sub pedes eius humiliter prebente, post illos in nauem perrexit. Et
exinde, ut illi narrauerunt, ipse usque ad crastini diei horam tertiam inter
illos et fluctus maris se prebuit.
Où il célèbre la messe de Pâques sur une baleine.
Le vent s'était levé, et avait
écarté le bateau du port où il se trouvait. Ils furent emmenés jusqu'au matin
du dimanche de la Résurrection à Pâques. Le soleil se levait. La troisième
heure approchait, et tous demandaient une prière. Alors le maître demanda à
saint Malo de chanter la messe ce jour là ; mais celui-ci faisait valoir que le
lieu n'était pas opportun, quand apparut une petite île. Ils se dirigèrent vers
cette île, y jetèrent l'ancre, descendirent du navire et célébrèrent la messe,
que saint Malo chanta. Au moment où il arriva à l'Agnus Dei, voici que l'endroit
où ils célébraient la messe remua : alors tous ceux qui écoutaient la messe se
mirent à trembler et dirent d'une seule voix : « O Brendan, nous voilà
tous engloutis ! » Alors le maître dit : « O saint Malo voici que le
démon ( Dusmus ) a pris une autre forme pour conduire plusieurs d'entre nous à
la mort ! Mais saint Malo dit courageusement : « O maître, n'as-tu
pas prêché aux autres – je l'ai entendu – qu'autrefois le prophète Jonas, qui
ne voulait pas aller à Ninive selon la volonté de Dieu, eut pour sépulture une
baleine vivante ? De la même manière, ceci a été préparé par Dieu pour nous
aider ». Alors il enjoignit à tous
de se rendre au navire, termina la messe, et, confiant, rejoignit le navire
après tous les autres, tandis que la baleine portait humblement ses pas. Et
après, à ce que l'on raconte, la baleine se tint jusqu'à la troisième heure du
lendemain entre eux et le flot.
De angelo circa gallicantum magistro ueniente.
Inde parentibus atque contubernalibus usque ad mane
uigilantibus, circa gallicantum angelus adstitit ante lectum magistri dicens: «
Brendane, noli timere, quia Deus omnipotens suos seruos dimittere non uult. Qui
sanctum Machutem inter fluctus maris conseruauit, et ibi insulam ubi numquam
fuerat propter ( L 73 r°) amorem eius exaltauit, et nullus pedestris homo
preter in nauiculam eam repetere poterit, et tu ingrediens mane illum odas Deo
dicentem uidebis ».
De l'ange qui vint voir le maître au chant du coq.
Les parents et les compagnons ayant veillé jusqu'au matin, au moment où le coq chantait, un ange se tint devant le lit du maître, et il disait : «Brendan, ne crains rien, car le Dieu Tout-Puissant ne veut pas abandonner ses serviteurs : Il a préservé saint-Malo entre les flots de la mer, et il a élevé une île là où il n'y en avait jamais eu, pour l'amour de lui. Et aucun homme à pied ne pourra jamais y aller, sauf en barque. Et toi, tu y rentreras (?) au matin, et tu le verras chantant la gloire de Dieu ».
De columba super eum dum ordinaretur apparente.
Sed mirum in modum claritudinis, ex qua hora episcopus manum
suam super caput eius leuare cepit, alba columba super scapulum eius dextrum
usque ad horam qua officium compleretur, illus sacerdotibus qui simul ibi
aduenissent uidentibus apparuit. Et officio completo in specie ignis flamme, ex
oculis intuentium cum magna claritudine euanuit, ita ut unanimiter eum omnes in
numero apostolorum computauerunt dicentes : « Spiritus Sanctus in
specie ignis super apostolos descendit, multi uidentibus, et super hunc columba
in specie Spiritus Sancti nostris intuentibus oculis apparuit. »
Sanctus uero Machu, hoc inter fratres disputantes audiens,
erubescensque metuebat dicens : « O uos fratres, nolite illud dicere :
Quis dignus est tale munus quod dicitis accipere ? Nos et uos similiter
ualeamus in Christo. »
Où une colombe apparaît au-dessus de sa tête pendant qu'il
est ordonné prêtre.
Mais miracle sous forme de clarté,
au moment précis où l'évêque leva la main au-dessus de la tête de saint Malo,
une colombe blanche apparut aux prêtres qui l'avaient accompagné, au-dessus de
son épaule droite, et elle y resta jusqu'à la fin de l'office. Et une fois la
cérémonie terminée, elle s'évanouit sous forme de flammes de feu, sous les yeux
des témoins, en jetant une grande clarté. Dès lors, tous mirent saint Malo au
nombre des apôtres, en disant : «L'Esprit Saint est descendu sur les apôtres
sous forme de feu, plusieurs en sont témoins, et sur celui-ci, la
colombe ». Quant à saint Malo, entendant les frères discuter, il rougit et
s'effraya, et leur dit: « Vous, mes frères ne dites pas cela : Qui
donc est digne de recevoir un tel don tel que celui dont vous parlez ? Vous et
moi sommes égaux dans le Christ » .
VITA MERLINI
de Geoffrey de
Monmouth
Problématique
:Quelle importance la morale médiévale cette œuvre peut-t-elle avoir
aujourd'hui pour nous?
« Vita merlini », est une
œuvre créée entre 1148 et 1151 : elle raconte la vie de merlin comme le dit
l'expression latine. Cette œuvre est écrite par Geoffrey de Monmouth, un
gallois. Elle contient 1149 hexamètres. Ce récit représente Merlin, qui a vécu
tout d’abord à la cour du roi avec Gwendolyne, sa femme puis lors de la perte
de ses frères il fut prit d'un excès de fureur et il s'enfuit dans la forêt.
Suite à ceci, le roi entreprit de longues conquêtes pour ramener Merlin à la
cour et pouvoir bénéficier de ses prédictions, connaissances et pouvoirs. Dans
ce roman Merlin est appelé Myrddin Wyllt.
« Vita
merlini » a un très grand intérêt historique parce qu'elle reprend de
nombreuses légendes, et rappelle au peuple de Bretagne de nombreuses cultures.
Ne tamen esca michi
brumali tempore desit,
in silvis compose domos
adhibeque clientes
obsequiumquemichi
facient escasque parabunt
cum tellus gramen fructumque negaverit arbot.
« Ante domos alias unam compone remotam
cui sex dena decem dabis hostia totque fenestras,
per quas ignivomum videam cum Venere Phebum
inspiciamque polo labentia sydera noctu,
que me de populo regni ventura docebunt,
totque notatores que dicam scribere docti
assint et studeant carmen mandare tabellis »
Tu quoque sepe veni,
soror o dilecta, meamque
tunc poteirs relevare
famen potuque ciboque. »
Dixit et ad silvas
festinis gressibus ivit.
Paruit ergo soror nam jussam condidit aulam
atque me domos alias et
quicquid jusserat illit
|
« Cependant, pour éviter que la nourriture me manque durant la
saison hivernale, fais bâtir des demeures dans les bois. Tu engageras à mon
service des serviteurs qui me procureront des mets quand la terre m'aura
refusé l'herbe et l'arbre le
fruit. « Face aux autres
demeures, fais-en construire une à l’écart avec septante portes et autant de
fenêtres : grâce à elles, je verrai Phoebus qui vomit le feu avec Vénus
et, dans le ciel nocturne, j’examinerai le mouvement des astres qui
m’apprendront les évènements futurs du peuple de ce royaume. Et qu'il y ait autant de scribes
capables de recueillir mes paroles! Toi aussi, viens souvent, chère sœur, et
tu pourras alors soulager ma faim en m'apportant boissons et
nourriture. »Il parla ainsi et rejoignit ses forêts d'un pas pressé. Sa
soeur lui obéit : elle construisit la demeure selon ses directives ainsi que
les autres maisons et tout ce qui lui avait été demandé. »
|
M
|
erlin s’adressant à sa sœur Ganieda : « Face aux autres
demeures, fais-en construire une à l’écart avec et autant de fenêtres
: grâce à elles, je verrai Phoebus qui vomit le feu avec Vénus et, dans le ciel
nocturne, j’examinerai le mouvement des astres qui m’apprendront les évènements
futurs du peuple de ce royaume ».
(Extrait de Vita Merlini de Geoffrey de
Monmouth.
)
Merlin
parle de Phoebus dans cet extrait (ou Φοίβος en Grec (Phoebos)) "le
brillant" est considéré comme le Soleil, c'est le dieu du soleil
personnifié, qui est celui qui avait dirigé Sol en tant qu'enfant. Ce terme est
utilisé comme épithète d'Apollon, qu'on peut d'ailleurs nommer "Phoebus".
Fils de Léto et Zeus il est le frère jumeau d'Artémis. Phoebus et Vénus
représente respectivement le Soleil et la Lune.
Histoire d'une disparition
On peut attribuer à Vaugelas la mort
de septante, octante, nonante :
« 'Septante',
n'est François, qu'en un certain lieu où il est consacré, qui est quand on dit
la 'traduction des Septante' ou les 'Septante Interpretes', ou simplement 'les
Septante', qui n'est qu'une mesme chose. Hors delà il faut toujours dire
soixante-dix, tout de mesme que l'on dit 'quatre-vingts', & non pas
'octante', & 'quatre-vingts-dix' & non pas 'nonante'. » Vaugelas,
Remarques sur la langue françoise.
Mais on peut constater encore dans
l'usage parisien au XVIIe s. une concurrence des
deux comptes. Chez Molière, Frosine dans l'Avaredit à Harpagon en le flattant
sur sa longévité : « Par ma foi, je disais cent ans, mais vous passerez les
six-vingts. », (acte II, scène 5). Et le même Molière écrit dans le
Bourgeois gentilhomme (acte III, scène 4) : « Quatre mille trois cent
septante-neuf livres douze sous huit deniers à votre marchand. »
Bossuet, Voltaire emploient encore
septante et nonante. De Voltaire : « [M. de Villars] vient
quelquefois dîner à Ferney ; mais, tant que j'aurai mes neiges, je n'irai point
chez lui.... observez qu'il n'a que soixante ans, et que j'en ai bientôt
septante, quoi qu'on die. Il [Fleury] porta le sceptre des rois, Et le garda
jusqu'à nonante [ans] ». Pourtant, le même Voltaire employait
aussi quatre-vingt-dix : « Il
est fort égal de mourir sur un échafaud ou sur une paillasse, pourvu que ce
soit à quatre-vingt-dix ans ».
Dans la Bible de Sacy, on a ainsi septante
« Je ne
vous dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à septante fois sept fois. » (Évangile
selon saint Mathieu).
Et un compte par
vingt:
« Le temps de
l'homme ne sera plus que de six vingts ans.» (Genèse).
Six vingts est attesté chez Boileau,
Racine, La Bruyère, Fénelon... Toutefois, ce genre de compte semble archaïque à
cette époque et l'usage du compte par vingt selon Vaugelas témoigne plutôt d'un
conservatisme et d'un recul que d'une extension moderniste. En abandonnant les
nombres au delà de la centaine, le compte par vingt pouvait survivre.
Ce n'est donc pas tout à fait l'usage parisien et bourgeois qui aurait
gagné, mais plutôt cet usage qui aurait préféré perdre une partie de son
système afin de survivre.
Quant à l'existence du compte par
vingt, elle est ancienne. On la trouve dans les lois de Guillaume au XIe s. Elle demeure aussi en français par le souvenir
de l'hôpital des Quinze-Vingts (ou trois cents lits) fondé par Saint-Louis, ce
qui nous ramène au XIIIe s. On n'a pas affaire à
une forme qui se serait diffusée seulement à partir de Paris, mais à une forme
qui est issue de l'Ouest et qui s'est implantée ensuite à Paris avant de gagner
le reste de la France d'abord par les centres urbains grâce à l'influence
parisienne.
Aujourd'hui, les formes septante et
nonante sont encore acceptées en Suisse et en Belgique, elles passent à tort
pour des helvétismes et des belgicismes. Ces formes survivent de manière
marginale chez les personnes âgées dans des provinces de l'Est (Savoie,
Provence, Lorraine, Franche-Comté). La forme octante (présente en Lorraine) est
une réfection sur le latin, le savoisien oitante. La forme huitante n'est
attestée que dans le canton de Vaud. C'est bien par 80 que le mal est venu...
La forme néo-latine semblait trop complexe et savante, les formes dialectales
ont été éliminées parce que dialectales. Nonante quoique populaire a suivi car
il était mal rattaché à son étymon. Quant au Québec, il ignore totalement ces
formes parce que son français s'est d'abord forgé à partir des parlers de
l'Ouest et qu'il a subi dans son enseignement l'influence des prêtres
réactionnaires des congrégations après la loi de séparation de l'Église et de
l'État qui a conduit à leur expulsion.
Symbolique
du nombre Soixante dix.
Le chiffre 70 signifie aussi quelque chose
de complet du point de vue de Dieu en rapport avec les hommes. Comme on la vu,
quand le nombre sept est employé dans un sens symbolique, c'est toujours en
rapport avec des choses spirituelles ou célestes et il représente la plénitude
spirituelle, ou que les choses sont pleinement accomplies du point de vue de
Dieu. Le nombre dix évoque la totalité, l'intégralité, l'ensemble, la somme de
tout ce qui compose quelque chose. Les multiples de sept servent eux aussi à
rendre l'idée de ce qui est complet.
Le
nombre soixante-dix (dix fois sept) est utilisé au sens prophétique dans les “soixante-dix
semaines” de la prophétie de Daniel relative à la venue du Messie . Pour
avoir désobéi à Dieu, Jérusalem et Juda restèrent désolés pendant soixante-dix
ans, “jusqu'à ce que le pays se soit acquitté complètement de ses sabbats”.
Remarque: le nombre de petits livres
contenus dans Les Saintes Écritures qui constituent Le Livre Sacré est de 70.
Il semble que ce ne soit pas sans intérêt, car il existe une analogie frappante
avec les éléments suivants:
• Le
fondement de la société humaine est basé sur soixante-dix familles dispersées
après les événements de la tour de Babel (Genèse 10). Ce chiffre providentiel
mais pas prophétique sera utilisé plus tard comme le fait remarquer ce qui
suit.
• Il
était précisé pour la fête des huttes, de sacrifier 70 taureaux pour la nation
tout entière. Cet aspect prophétique de la fête annonçait l’œuvre de salut
parfaite et complète de Jésus Christ dont les bienfaits du sacrifice rédempteur
s’étendront finalement aux innombrables descendants des 70 familles humaines
issues de Noé.
• D'autres
textes montrent que lorsqu'il y a un rapport avec le culte pur et/ou pour
attester à la multitude, 70 témoins sont requis en plus de la prêtrise (voir
aussi l'exemple du Grand Sanhédrin qui était un conseil composé de 70 anciens
en plus du grand-prêtre). On pourrait objecter qu'à la pentecôte de l'an 33 les
disciples étaient 120, ce qui est exact et l'onction faisait d'eux des prêtres
. Aussi avaient-ils besoin des Saintes Écritures pour confirmer leurs
témoignages, tout comme les 70 aînés qui ont ajouté leurs témoignages aux
prêtres Nadab et Abihou puis Éléazar et Ithamar car Nadab et Abihou sont morts
par la suite .
Pour les juifs d'avant Jésus-Christ (somme
toute assez superstitieux), il manquait un livre aux 43 qu'ils possédaient; 44
livres auraient exprimé l'universalité, mais le livre de la Nouvelle Alliance
manquait... Quant aux chrétiens, avec seulement 27 livres, il leur en manquait
un (4 x 7=28). Il était ainsi impossible de faire abstraction de tous les faits
rapportés relatifs à l'Ancienne Alliance.
Extrait numéro 2:
Evocat e bello socios Merlinus et illis
precipit in varia fratres sepelire capella, deplangitque viros nec cessat
fundere fletus.
Pulvebirus crines spargit vestesque
rescindit et prostratus humi nunc hac illacque volutat.
Solatur Peredurus eum proceresque
ducesque, nec vult solari nec verba precantia ferre.
Jam tribus emensis defleverat ille diebus
respueratque cibos, tantus dolor usserat illum.
Inde novas furias cum tot tantisque
querelis aera complesset cepit furtimque recedit et fugit ad silvas nec vult
fugiendo videri, ingrediturque nemus gaudetque latere sub ornis miraturque
feras pascentes gramina saltus.
|
Merlin rappela ses
compagnons hors du combat et il leur ordonna d’ensevelir ses frères dans une
chapelle superbement décorée.
Il déplorait ses
champions sans cesser de répandre des pleurs. Il couvrit ses cheveux de
cendre, lacéra ses vêtements et désormais, prostré sur le sol, il s’y roulait
en tout sens.
Peredur et les autres
nobles et chefs offrirent leur consolation mais il ne voulut ni être consolé,
ni supporter leurs supplications.
Merlin pleura trois
jours entiers. Il refusait toute nourriture tant la douleur qui le consumait
était immense.
Soudain, alors qu’il
faisait retentir ses plaintes nombreuses et répétées, un nouvel accès de
fureur le saisit : il se retira en secret et s’enfuit vers la forêt, ne
voulant pas être aperçu dans sa fuite.
|
Analyse historique:
Après la lecture de cette histoire, nous
pouvons remarquer quelques élément notables qui mérite un approfondissement:
Premièrement, on note la différence
entre le Merlin « Moderne » et le Merlin historique. Nous allons ici
nous attarder sur le second.
Ce
Merlin est un Merlin gallois (D’où provient, indirectement, notre Merlin
breton, au passage), chef, qui combat contre ses ennemis au début du livre: les
Écossais. Il y perd ses champions, ses frères et, fous de rage, devient fou et
va s'abriter dans la forêt. Ce n'est donc absolument pas le Merlin connu de nos
jours(avec Arthur, etc … )
En réalité, il s'appelle d'ailleurs
peut-être Ambrorius selon Monmouth(« Tunc ait Merlinus, qui et Ambrosius dicebatur : Alors Merlin, qui s’appelait aussi
Ambrosius »)
Certains auteurs n’hésitent
pas à lier le dieu gaulois Cernunnos (à prononcer Kernunnos) à Merlin. Tout
comme celui-ci, Cernunnos est entouré d’animaux et particulièrement de cerfs.
Cette divinité est représentée dans une posture en tailleur, laissant suggérer
une spiritualité qui n’a pas pu s’acquérir d'une autre manière que celle de Merlin, c’est-à-dire
isolé des hommes dans la nature. Ce personnage a toujours la tête surmontée de
bois de cerf ou parfois de cornes de boucs.
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Finalement, le mythe de Merlin doit être vu comme la survivance d’une ancienne tradition. Il s’est construit autour d’anciennes croyances transmises oralement et transcrites par écrit en grande partie à l’époque médiévale. Les récits sont très nombreux et plusieurs éléments laissent suggérer un emprunt à d’autres mythologies plus anciennes. Cette mort particulière, ce lien avec la nature et la quête intérieure que Merlin entreprend sont d’autant de raisons pour s’intéresser davantage à ce personnage si mystérieux…
Ce texte a une grande importance
culturelle, dessus se fondent de nombreuses histoires populaires. Ce mythe est
très utilisé en France,ainsi dans :
- Des séries de télévision ;
![]() |
Celle-ci par
exemple représente Merlin en magicien protégeant le prince Arthur, elle a été
diffusée entre le 20 septembre 2008 et le 24 décembre 2012.
- Des dessins animés pour enfant ;
![]() |
Ici, Merlin est un personnage agréable, sympathique et amusant, il aide ici aussi le prince Arthur à survivre et à devenir roi. Ce film-dessin animé est sorti le 25 décembre 1963 aux Etats-Unis.
-
Des légendes;

Selon certains, Merlin serait finalement un gentil druide bienfaisant, cependant ceci est critiquable car durant l'antiquité, les druides droguaient les Gaulois avant qu'ils aillent au combat et étaient vraiment des êtres désagréables.
D'autres
disent encore que Merlin aurait aidé le roi Arthur à survivre et à monter sur
le trône, mais n'ayant aucune preuve, nous ne pouvons affirmer cela.
-
Exemple d'une enluminure de Merlin;
Conclusion
Vita Merlini
est finalement une œuvre qui a une grande importance notamment culturelle car
elle a engendré de nombreuses légendes, dessins animés, mythes... Elle a aussi
une importance historique, car ce mythe de Merlin expliquerait quelques idées
sans réponse de la part des historiens. Geoffrey de Monmouth a donc réussi à
inventer une histoire ayant énormément de pouvoir moral, politique. Dans ce
récit, Merlin a des pouvoirs fabuleux et arrive à réaliser des miracles, malgré
sa méchanceté.
Décadence de la Bretagne
Saint
Gildas, surnommé « le sage ». Ce surnom lui vient des études philosophiques qu'il fit dans sa
jeunesse. Il est né aux environs des années 494 et mort en 570 (à Rhuys). Dans
le texte, Gildas affirme être ne l'année de la Bataille du mont Badon, dont la
date est incertain. C'est un ecclésiastique originaire de Grande-Bretagne. Il a
été vénéré à l'Abbaye de Saint-Gildas. Son attribut est la cloche.
La première partie relate l'histoire de
la Grande-Bretagne à partir de la conquête romaine jusqu'à l'époque de Gildas. La deuxième partie blâme 5 rois pour
leurs pêchés. La troisième partie s'en prend tout
aussi violemment au clergé breton. C'est un texte important pour l'histoire de
la Grande-Bretagne
au Ve et VIe siècles, car il s'agit de l'un des rares textes d'époque encore
existant.
Haec erecta cervice et mente,
ex quo inhabitata est, nunc deo, interdum civibus, nonnumquam etiam
trnasmarinis regibuset subiectis ingrata consurgit. Quid enim deformius quidque
iniquius potest humanis ausibus vel esse vel intromitti negotium quam deo
timorem, bonis civibus caritatem, in altiore dignitate positis absque fidei
detrimento debitum denegare honorem et frangere divino sensui humanoque fidem,
et abiecto caeli terraeque metu propriis adinventionibus aliquem et libidinibus
regi ?
Igitur omittens priscos illos communesque cum omnibus
gentibus errores, quibus ante adventum Christi in carne omne humanum genus
obligabatur astrictum, nec enumerans patriae portenta ipsa diabolica paene
numero Aegyptiaca vincentia, quorum nonnulla liniamentis adhuc deformibus intra
vel extra deserta moenia solito more rigentia torvis vultibus intuemur, neque
nominatim inclamitans montes ipsos aut colles vel fluvios olim exitiabiles,
nunc vero humanis usibus utiles, quibus divinus honor a caeco tunc populo
cumulabatur, et tacens vetustos immanium tyrannorum annos, qui in aliis longe
positis regionibus vulgati sunt, ita ut Porphyrins rabidus orientalis adversus
ecclesiam canis dementiae suae ac vanitatis stilo hoc etiam
adnecteret : 'Britannia', inquiens, 'fertilis provincia tyrannorum', illa
tantum proferre conabor in medium quae temporibus imperatorum Romanorum et
passa est et aliis intulit civibus et longe positis mala : quantum tamen
potuero, non tam ex scriptis patria scriptorumve monimentis, quippe quae, vel
si qua fuerint, aut ignibus hostium exusta aut civium exilii classe longius
deportata non compareant, quam transmarina relatione, quae crebris inrupta
intercapedinibus non satis claret.
Depuis qu'il est habité, ce
pays à la nuque raide et à la tête haute se rebelle. Ingrat, il se rebelle
aujourd'hui contre Dieu, parfois contre ses propres habitants et aussi de temps
en temps contre les rois du continent et leurs sujets. Or, qu'y a-t-il de plus
odieux et de plus injuste (aujourd'hui comme demain) que de rejeter la crainte
sacrée de Dieu et l'amour des hommes de bien ? Que de refuser d'honorer ceux
qui détiennent la plus haute autorité, (ce qui n'est que justice à condition
que ce ne soit pas au détriment de la foi)? que de ne plus faire confiance en
Dieu ni aux hommes ? Que de se laisser diriger par ses fantaisies et ses
plaisirs, en rejetant toute crainte du ciel et de la terre ?
Je laisserai de côté toutes les vieilles erreurs, communes à
tous les peuples et auxquelles le genre humain était enchaîné avant la venue du
Christ incarné. Je n'énumérerai pas les fléaux diaboliques qui ont frappé ma
patrie, presque aussi nombreux que les plaies de l'Egypte. Nous en voyons encore
aujourd'hui quelques traces, à l'intérieur comme à l'extérieur de nos remparts
désertés, aux contours déformés, figés, à leur habitude, dans un aspect
menaçant.
Je ne citerai le nom ni des montagnes, ni des collines, ni
des fleuves; ceux-ci, jadis funestes et objets de cultes païens de la part d'un
peuple aveugle, servent maintenant utilement les intérêts des
hommes. Je passerai sous silence ces années d'autrefois où régnaient des tyrans
monstrueux : ils avaient une telle réputation dans les autres contrées
lointaines que même Porphyre, ce chien enragé d'Orient, écrivait de sa plume
folle et arrogante : « la Bretagne, cette région fertile en tyrans ».
Je vais m'efforcer de ne dévoiler que les maux dont elle a
souffert au temps des Empereurs romains et qu'elle a exportés chez les autres,
y compris chez ceux qui habitaient loin. Je ferai de mon mieux. Je ne pourrai
pas utiliser des documents écrits de notre patrie ; s'il y en a eu, ils ont été
brûlés dans les incendies allumés par les ennemis ou emportés au loin par la
foule de nos compatriotes en exil. J'exploiterai les témoignages recueillis de
l'autre côté de la mer et encore ceux-ci ne sont-ils pas très clairs, car ils
sont interrompus par maintes lacunes.
Cette statue représente Saint
Gildas. Elle est située près de la ville de Saint-Gildas-de-Rhuys (Morbihan).
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