Depuis le 17 octobre de cette année 2018, les organes de presse du monde entier ont découvert que la date de l'éruption du Vésuve n'était pas celle que l'on croyait (le 24 août 79). Un ministre de la culture italien a conduit des journalistes devant une inscription et, vedette d'un jour, a révélé un graffiti daté du 17 octobre 79. Désormais les gros titres fleurissent, et les approximations aussi qui annoncent le 17 octobre 79 comme date de l'éruption, alors que le 17 octobre est la date à laquelle l'inscription au charbon a été écrite sur un mur. Le jour de l'éruption n'a pas changé, c'est toujours le neuvième jour avant les calendes, l'année n'a pas changé, seul le mois doit être corrigé en novembre.
Et alors, sans même être un grand spécialiste de l'histoire romaine, il suffisait de lire quelques ouvrages de vulgarisation scientifique pour savoir déjà, depuis 7 ans, que cette éruption avait eu lieu en octobre. Je ne citerai aucun article d'aucune revue savante, mais simplement le numéro de Décembre 2011 de Sciences et Avenir, dans lequel Alix Barbet, archéologue bien connue de tous les amoureux de Pompéi, avait été interrogée à ce sujet.
Voici l'article :
«On croyait savoir que l'éruption du Vésuve
avait eu lieu le 24 août 79 [neuvième jour
avant les calendes de septembre], mais
des recherches très récentes et un faisceau
d'observations de deux archéologues italiens, Grete Stefani et Michele Borgongino,
permettent d'affirmer que la catastrophe a eu
lieu le 24 octobre 79 », explique Alix Barbet.
Ainsi, plusieurs copies de la lettre de Pline le
Jeune (le neveu de Pline l'Ancien mort à
Stables en voulant porter secours aux sinistrés
du Vésuve), mentionnent le « neuvième jour
avant les calendes de "novembre" », et non de
septembre. Ensuite, les fouilles archéologiques
ont montré que le chanvre destiné aux
semences avait déjà été récolté, et que les
vendanges étaient terminées, au moment de
l'éruption. « Mais la preuve irréfutable provient
de la découverte d'une monnaie », affirme
Alix Barbet. Une monnaie de l'empereur
Titus (39-81), retrouvée dans la maison du
Bracelet d'or, à Pompéi, et qui se réfère
à la 15e
acclamation impériale pour ses
victoires en Bretagne. « Or, ce titre n'existait pas
encore en août 79 car la 14e
acclamation figure
sur deux documents trouvés l'un en Espagne
l'autre en Egypte datés du mois de septembre »,
précise la spécialiste. « Il faut désormais
corriger nos ouvrages et réhabiliter
Dion Cassius, l'historien du IIe
siècle de
notre ère, qui avec raison, a toujours situé
l'éruption après la 15e acclamation de Titus.»
Et puis, pour les amoureux de l'italien, voici quelques lignes tirées du livre d'Alberto Angela, I tre Giorni di Pompei, Rizzoli, 2016, dans le chapitre intitulé "La moneta d'argento in mano". Je choisis de citer la version italienne, car la version française est souvent plus proche du résumé que de la traduction : des pages entières ont disparu, et le ton d'Alberto Angela aussi. Voici en quels termes il décrit la monnaie d'argent de Titus.
"La prova più importante a favore dei sostenitori dell'eruzione nel periodo autunnale è strata ritrovata proprio nelle mani di una vittima, una donna morta assieme alla sua famiglia. Per ripararsi dall'eruzione, lei e i parenti si erano rifugiati in un corridoio della loro domus, la Casa del Bracciale d'Oro, ma sono strati tutti uccisi all'istante da una "nube killer" del Vulcano. La donna è strata ritrovata con il figlio in braccio, il quale, in un ultimo tentativo di sopravvivenza, aveva cercato di staccarsi. In mano, la donna stringeva un cofanetto o un sacchetto, contenente alcuni gioielli, quaranta monete d'oro e centottanta d'argento. Una di esse è davvevo speciale.
Questo piccolo tesoro si trova oggi al Museo Archeologico Nazionale di Napoli. La moneta, con numero d'inventario P 14312/176, è un denario d'argento."
Et puis, pour les amoureux de l'italien, voici quelques lignes tirées du livre d'Alberto Angela, I tre Giorni di Pompei, Rizzoli, 2016, dans le chapitre intitulé "La moneta d'argento in mano". Je choisis de citer la version italienne, car la version française est souvent plus proche du résumé que de la traduction : des pages entières ont disparu, et le ton d'Alberto Angela aussi. Voici en quels termes il décrit la monnaie d'argent de Titus.
"La prova più importante a favore dei sostenitori dell'eruzione nel periodo autunnale è strata ritrovata proprio nelle mani di una vittima, una donna morta assieme alla sua famiglia. Per ripararsi dall'eruzione, lei e i parenti si erano rifugiati in un corridoio della loro domus, la Casa del Bracciale d'Oro, ma sono strati tutti uccisi all'istante da una "nube killer" del Vulcano. La donna è strata ritrovata con il figlio in braccio, il quale, in un ultimo tentativo di sopravvivenza, aveva cercato di staccarsi. In mano, la donna stringeva un cofanetto o un sacchetto, contenente alcuni gioielli, quaranta monete d'oro e centottanta d'argento. Una di esse è davvevo speciale.
Questo piccolo tesoro si trova oggi al Museo Archeologico Nazionale di Napoli. La moneta, con numero d'inventario P 14312/176, è un denario d'argento."
La fameuse inscription au charbon datée du 17 octobre 79. |
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